Echanges artistiques entre la France et la Chine au XVIIIe siècle
Présentation générale
Dans le cadre de l’option facultative « Histoire des arts » en classe de Seconde, les élèves sont amenés à étudier un enjeu esthétique fort à travers les circulations et échanges des motifs et des techniques entre la France et la Chine au XVIIIe siècle, et surtout l’influence décisive de la production artistique chinoise sur les arts décoratifs français mais aussi sur l’architecture et également dans l’opéra.
Objectifs HDA
L’élève devra être capable de décrire et d’expliquer la circulation des techniques entre la Chine et la France (laque et porcelaine) mais aussi l’influence des motifs sinisants dans les arts décoratifs français (porcelaine et peintures de type « chinoiseries »). Enfin, l’architecture et l’art des jardins permettront aussi à l’élève de décrire l’influence de l’architecture chinoise sur l’architecture européenne du XVIIIe siècle et l’influence de l’art des jardins des XVIIe-XVIIIe siècles sur l’art du jardin chinois.
Par ailleurs, comment le goût pour les « chinoiseries » se manifeste-t-il dans le divertissement chinois des Paladins de Rameau ? Peut-on percevoir une identité sonore et musicale qui puisse compléter le goût des « chinoiseries » qui se manifeste au niveau des costumes, des décors et de la narration ?
Thème HDA
Les espaces de l’art
Entrée
Circulations et échanges
Capacités visées
- Analyser des œuvres d’art en isolant motifs et techniques
- Analyser des formes architecturales propres au XVIIIe siècle
- Être capable de repérer le « mode chinois » avec son pentatonisme
Problématique HDA
Dans quelle mesure les échanges artistiques entre la France et la Chine aux XVIIe-XVIIIe siècles entraînent-ils des innovations dans les arts français du XVIIIe siècle et dans une moindre mesure, dans les arts chinois de la même période ?
Niveau
Seconde, option facultative
Période historique
XVIIIe siècle
Œuvres
– Architecture
- Château de Sans-Souci, à Potsdam, Maison de thé chinoise conçue pour Frédéric le Grand (1754-1757) ;
- Pagode de Chanteloup (près d’Amboise) construite à la demande du duc de Choiseul en 1775.
– Mobilier :
- Secrétaire à abattant, v. 1765, Jean-François Leleu (ébéniste), musée des arts décoratifs, Paris (numéro d’inventaire : 36221 ; visible sur la photothèque en ligne) ;
- Commode à deux rangs de tiroirs et une encoignure estampillée de Jacques Dubois, vers 1740, présentées dans l’exposition « Les secrets de la laque française » au musée des Arts décoratifs, Paris, 2014 (©Guy Boyer). La photo ci-après est tirée du site www.connaissancedesarts.com.
– Peintures
- Christophe Huet, Salon chinois, 1748, Château de Champs-sur-Marne.
Objets - De nombreux objets utilisant le vernis Martin visibles sur le site internet de l’exposition « Les secrets de la laque française : le vernis Martin » (la laque s’applique sur du bois, du cuir, du bronze…) ;
- Paravent en laque de Coromandel, Château de Champs-sur-Marne (côte du cliché visible sur la base Regards du CMN : PCD01-0133)
– Tapisserie
- L’empereur de Chine en voyage, tapisserie de la manufacture de Beauvais (d’après un carton de Jean-Baptiste Monnoyer), XVIIIe siècle, fumoir du Château de Champs-sur-Marne (image téléchargeable sur le site de la base Regards du CMN : côte du cliché PLW13-0995).
– Opéra :
- Les Paladins, acte III, divertissement chinois avec l’animation des Pagodes, Jean- Philippe Rameau, 1760.
Outils et ressources numériques exploités
[( Savoir exploiter les catalogues de recherche en ligne :
- Base iconographique Regards de CMN pour le Château de Champs-sur-Marne : http://www.regards.monuments-nationaux.fr
- Photothèque du musée des Arts décoratifs : http://opac.lesartsdecoratifs.fr/
- Utiliser un logiciel de PREAO (type powerpoint) pour réaliser un diaporama
- Réalisation d’un schéma heuristique à partir du logiciel libre Freemind (pour PC ou Mac) ou du logiciel en ligne (pas besoin d’installer) Framindmap. )]
Ressources patrimoniales locales et partenariats possibles
- Château de Champs-sur-Marne (77)
- Musée des arts décoratifs (75)
Objectifs de la séquence
Il s’agit de montrer à travers l’engouement pour les motifs sinisants et pour les techniques venues d’Extrême-Orient au XVIIIe siècle, comment les artistes utilisent les œuvres puis les techniques et les formes en les adaptant au goût européen du XVIIIe siècle.
La laque et la porcelaine sont deux techniques utilisées dans les arts décoratifs chinois et dont la fabrication est longtemps restée secrète jusqu’à la fabrication des premières porcelaines européennes à Meissen (en Allemagne) et la création à Paris par les frères Martin d’un vernis qui remplace peu à peu dans le mobilier européen les panneaux de laque importés de Chine et utilisés pour recouvrir certains éléments de mobilier.
Les motifs chinois (paysages chinois, pagode, scènes de la vie quotidienne…) fascinent les Européens en contact avec les Chinois au XVIIIe siècle et notamment les Jésuites qui, à l’image du père Jésuite Adam Schall von Bell (1591-1666), rapportent en Europe quantité de gravures qui inspirent de nombreux motifs, notamment pour les tapisseries de la manufacture de Beauvais, pour les peintures des boiseries de Christophe Huet, à Champs-sur-Marne par exemple, ou encore dans les décors et costumes de l’opéra de Jean-Philippe Rameau, Les Paladins.
Les œuvres chinoises voyagent vers l’Europe comme les panneaux en laque de Coromandel utilisés comme décoration dans les palais impériaux ou les demeures des mandarins et vendus par des marchands européens pour orner les hôtels particuliers du XVIIIe siècle mais aussi et surtout les vases en porcelaine de Chine qui fascinent les collectionneurs. Cette passion du XVIIIe siècle européen pour les objets chinois est à rechercher dès le XVIIe siècle dans la fascination réciproque entre le roi de France Louis XIV et l’empereur de Chine Kangxi : dès 1670, Louis XIV crée un Trianon de porcelaine dont les tons bleu et blanc s’inspirent des porcelaines bleue et blanche de Chine et il envoie en Chine des missionnaires jésuites qui sont accueillis à la cour de l’empereur Kangxi comme des mandarins ; l’empereur de Chine, passionné par les sciences et les arts européens, met à leur disposition un terrain pour y faire construire un observatoire.
La séquence peut être réalisée en 3 temps.
I. Fascination dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles pour les techniques utilisées par les Chinois
consulter Fascination pour les techniques utilisées par les Chinois
II. Les motifs de l’iconographie chinoise : entre rêve et réalité
consulter Les motifs de l’ iconographie chinoise : entre rêve et réalité
III. Architecture et jardins dans l’Europe du XVIIIe siècle : recréer des Chines en miniature
consulter Architecture et jardins dans l’Europe du XVIIIe siècle : recréer des Chines miniatures
Piste pour une ouverture possible vers le Français
Annexes
Bibliographie et sitographie :
innovations dans les arts français et chinois